François Joseph Marie Louis Gonzague Blayac naît à Corneilhan le 25 novembre 1874 de François Basile Blayac, propriétaire, 44 ans, et de sa femme Louise Sabes, sans profession, 38 ans, domiciliés à la maison de l'Ile d'Ales (ADH, 3 E 87/12). Après des études de droit à Toulouse (ADH, 1 R 1078), devenu avocat et habitant à Béziers, il se marie le 9 janvier 1905 avec Berthe Marie Joséphine Chauvain (ou Chauvin) à Montpellier (ADH, 3 E 177/518). Un contrat de mariage a été passé entre eux devant maître Roussel deux jours auparavant (conservé à l'étude SCP notaires Villemain, Nouguier, Ribaud). Joséphine est née le 21 octobre 1882 à Montpellier, 32 boulevard du Jeu de Paume (ADH, 5 Mi 58/4). Sa mère, alors âgée de 33 ans, est Marie Joséphine Elisabeth Maffre, et son père, 52 ans, Dominique Agathius Chauvain. Ce dernier, négociant en vin, propriétaire de biens à Sète et à Montpellier, n'assiste pas au mariage de sa fille. Il décède le 8 avril 1902 à Montpellier (ADH, 3 E 177/510) et laisse l'usage de la Villa Elisabeth à sa femme (ADH, 3 Q 10300 et 2 E 60/508). Située dans le quartier Fontcarrade, cette demeure et son parc ont été détruits pour construire la cité Gély dans les années 1950-1960 (ARCAIX, T.).
Trois enfants sont issus du mariage de François Blayac et Joséphine Chauvain. Raoul Dominique Marie naît le 13 janvier 1906 dans leur domicile du 22 rue des Grenadiers à Montpellier (ADH, 3 E 177/514), Hélène Josèphe Elisabeth Marie, surnommée Nelly, le 1er février 1911 dans leur résidence de Castelnau-le-Lez, le domaine de Rochet (ADH, 3 E 57/8), tout comme Françoise Marie Jeanne dite Francette, le 5 novembre 1913 (ADH, 3 E 57/8).
Parmi les témoins des actes de naissance de leurs enfants et de leur mariage et dans divers actes officiels, figurent des frères et sœurs des époux Blayac. François a quatre frères et sœurs plus âgés que lui tous nés à Corneilhan : Fulcrand Pierre François Joseph (né le 18 février 1866), Antoinette Constance Edma Marthe (née le 31 janvier 1867), Joséphine Jeanne Hortense (née le 28 décembre 1870) mariée à Louis Gibaudan, et Jeanne Louise Marie Joseph (née le 21 août 1872) (ADH, 3 E 87/11).
Son épouse Joséphine a au total neuf frères et soeurs. Deux frères nés à Sète sont issus d'un premier lit, son père ayant épousé Marie Léontine Gauzin en premières noces. Louis Frédéric Antoine, est né le 17 décembre 1873. Il est négociant et demeure à Montpellier. Son aîné, Marius François Antoine, né le 24 janvier 1872, exerce le même métier à Sète. A la naissance de son premier fils Gustave Louis Dominique le 11 avril 1903, il habite 33 quai de Bosc avec sa femme Claire Sinot. Mais lorsque le second voit le jour le 5 septembre 1905, André Louis, ils sont domiciliés 17 rue Belfort. Ils y ont acheté une villa en 1904 à Mme Figaret-Chatinière. Celle-ci, construite en 1826 dans un style Premier empire, est alors transformée par d'importants travaux d'aménagement et de décoration dans le style Art nouveau et notamment l'ajout d'une grande verrière à vitraux et grisailles visible sur certaines photographies prises par François Blayac. A la fin des travaux en 1907, la demeure devient la « Villa Erialc », du prénom de Claire Sinot. Elle est achetée par la ville de Sète en 1970 qui y ouvre alors l'école des Beaux-Arts.
Après leur mariage le 14 novembre 1875, Dominique Chauvain et Elisabeth Maffre ont sept enfants : le premier, Junior Dominique Joseph Pierre, est né à Sète le 24 août 1876, les autres à Montpellier, Catherine Henriette Félicie le 20 décembre 1877, Jeanne Marie Louise Césarine le 10 février 1879, Berthe Marie Joséphine le 21 octobre 1882, Pierre Amédée le 17 mars 1884, Jean François Armand Elisabeth le 3 décembre 1887 et Marie Magdeleine Félicie Elisabeth le 24 juillet 1889 (ADH, 6 M 2181, 2143 et 2144). Au moment du décès de leur père Dominique en 1902, la première des soeurs aînées de Joséphine, Catherine, est mariée avec Joseph Bonnet, un propriétaire demeurant à Montpellier. La deuxième, Jeanne, est veuve d'Arthur Desilvère Bouvier, de son vivant avocat et juge suppléant au tribunal civil de Lyon. La villa Bouvier devant laquelle des membres de la famille se photographient leur appartient sans doute. Quant à leur frère aîné, Joseph, il est absent au moment de la succession car il se trouve à Bône en Algérie (ADH, 2 E 60/508).
Pendant la Première Guerre mondiale, François Blayac, avocat dans le civil, fait partie des officiers d'administration des ambulances. Il commence par un travail comptable de gestion de l'ambulance 1/66 de la 58e division d'infanterie en Alsace d'août à octobre 1914, puis en Artois jusqu'à décembre 1915. Un bref et unique passage sur le front en octobre 1915 le détermine à poursuivre la guerre à l'arrière grâce à ses relations. De retour à Montpellier en 1916, il en gère l'hôpital ainsi que celui de Castres. En 1917 et 1918 il est chargé de veiller à l'acheminement du vin depuis Béziers vers le front (ADH, 1 R 1078 ; CAZALS, 2008 et 2014).
D'après les relevés cadastraux et hypothécaires, le couple Blayac habite ponctuellement à Montpellier au n°22 de la rue des Grenadiers (devenue rue Paul Brousse) à la naissance de Raoul en 1906 puis rue Castillon. Il devient propriétaire le 11 janvier 1908 lorsque Joséphine achète à Mme Blanche Saint-Pierre, veuve de M. Hoche Camille Saint-Pierre, et ses cinq enfants, le domaine de Rochet à Castelnau-le-Lez pour 180 000 francs (ADH, 45 Q 1/1760, n°20 et 3 P 665). Elle devient propriétaire d'« un grand domaine clos de murs situé dans la commune de Castelnau-le-Lez près Montpellier appelé le domaine de Rochet consistant en bâtiments d'exploitation et d'habitation glacière parc jardin champ vigne cavaux bestiaux vaisselle vinaire outils aratoires dépendances compris comme immeubles par destination ». « Ledit domaine de Rochet confrontant dans son ensemble, du nord la route de Nîmes à Montpellier, du midi Irlandès et un chemin, à l'ouest le chemin du mas de Claret et la sablière qui dépend du domaine vendu et à l'est le chemin Belouri ». S'ajoutent trois parcelles de terre qui ne faisaient pas partie du domaine originel. L'ensemble représente une surface d'environ 54 hectares. Le domaine tire son nom d'un propriétaire antérieur, M. Jean-Jacques Rochet, premier inscrit lors de l'établissement de la matrice cadastrale en 1825. Il le lègue en 1831 à son petit neveu, M. Hoche Camille Saint-Pierre. Celui-ci, adjoint du maire de Montpellier et membre du Conseil général de l'Hérault, le lègue à son tour à son fils, qui porte le même nom en 1861. Ce docteur en médecine et directeur de l'école d'agriculture de Montpellier décède en 1881, laissant la propriété en indivision entre sa veuve, Blanche née Barret et ses cinq enfants. Le mas apparaît sur le cadastre napoléonien de 1826 dans la section C1 de la Plaine (ADH, 3 P 3485).
François acquiert en son nom propre plusieurs maisons d'habitation à Montpellier : le n°8 de la rue Maguelone en janvier 1918 (ADH, 45 Q 1/2001, n°78), le n°2 de la rue Nationale (qui devient ensuite la rue Foch) en février 1921 (ADH, 45 Q 1/2149, n°78) et le n°8 de la même rue en décembre de la même année (ADH, 45 Q 11/7, n°60). Cette dernière maison, dans laquelle aucun des membres de la famille Blayac n'est jamais domicilié, est revendue en décembre 1928 (ADH, 45 Q 11/382, n°50).
En août 1937, Joséphine décide d'effectuer une donation à titre de partage anticipé en faveur de ses enfants (ADH, 45 Q 11/774, n°63). Raoul est alors célibataire, docteur en droit, domicilié au n°2 de la rue Foch à Montpellier. Hélène, sans profession, épouse de M. Bluche, diplômé de l'école des hautes études commerciales, demeure au domaine de Rochet. Françoise, elle aussi sans profession, est mariée à M. Vedel, étudiant en médecine, et habite au 2 rue Foch.
De la même façon, François Blayac procède à des donations entre vifs en avril 1949. Hélène, alors divorcée, reçoit une partie de la maison de la rue Foch, ainsi que Françoise (ADH, 45 Q 11/1422, n°69 et 45 Q 11/1421, n°38, 3 P 1748). Raoul, devenu directeur général de société, obtient une partie de la maison située au n°8 de la rue Maguelone (ADH, 45 Q 11/1423, n°37 et 3 P 1774). François Blayac avait commencé à vendre cet immeuble par étage en 1940 (ADH, 45 Q 11/909, n°72 et 45 Q 11/931, n°17). A la fin de sa vie, en 1949-1950, l'annuaire recense ses deux domiciles, 2 rue Foch à Montpellier et le « château du Rochet [sic] » à Castelnau-le-Lez (ADH, PAR 3928, Annuaire de l'Hérault, 1949-1950).
Joséphine Chauvain décède le 16 décembre 1955 (ADH, 5 Mi 58/4) à Montpellier et François Blayac le 4 février 1964 (AM Montpellier, 4 E 48). Après leur mort, le domaine de Rochet demeure entre les mains de leurs trois enfants jusqu'en 1971 (ADH, 1605 W 264). Il est vendu à la Caisse régionale d'assurance maladie. Les bâtiments d'origine ont été détruits et ont laissé place à la clinique médicale du Mas de Rochet.